Le Pontet doit son nom au pont en dos d’âne jeté sur la roubine de Morières sur lequel passe la route nationale et ainsi appelé par opposition au grand pont, le pont d’Avignon.
A l’époque, il n’existe à ce carrefour important qu’un relais de chevaux qui relie les routes vers Lyon, Marseille, Nîmes, Montpellier et Toulouse. Peu à peu, autour de ce relais se re-groupent des établissements nécessaires à son entretien et à son bon fonctionnement. La population de ce petit centre se met à augmenter d’année en année, posant pour les habi-tants un problème important au niveau religieux: ils sont obligés de se rendre sur Avignon ou Montfavet car il n’y a ni lieu de culte ni prêtre au Pontet.
A partir de 1846, quelques personnes pontétiennes commencent à se réunir chez elles pour prier en commun. Leur nombre s’accroissant, il faut choisir un local plus spacieux. Un négociant, Mr Revol, met provisoirement à disposition des fidèles une maison plus grande. Mais il faut trouver un local définitif pour les réunions.
A la suite d’une souscription auprès des habitants, on acquiert une grande remise dont l’aménagement est terminé vers la fin de 1847 grâce aux Pères Jésuites de St Chamand et au clergé des Carmes d’Avignon. Mais les habitants ne sont pas satisfaits: ils veulent un prêtre à demeure.
En juillet 1849, l’abbé Dibon devient le premier curé de la paroisse. Il y met beaucoup d’énergie mais tombe malade et meurt le 22 août 1850. L’abbé Charles Marin lui succède.
Le nombre de paroissiens grandissant, il devient nécessaire de construire une église au Pontet. Financé par le Ministère des Cultes, le conseil municipal d’Avignon et une souscrip-tion publique ouverte au Pontet, le projet voit le jour en juin 1850. La population aide sous forme de dons d’argent, de matériaux ou de journées de travail. Charles Thomas, un riche propriétaire, offre gracieusement le terrain sur lequel doivent être construits l’église et le presbytère.
A la même période est construit le cimetière spécial au hameau du Pontet: la municipalité achète le terrain et paie pour le mur de clôture alors que les Pontétiens participent aux frais de construction. Le curé Marin organise une quête pour cela.
En 1851 la première cloche de la paroisse est bénie et en 1852 le cachet paroissial (avec la tiare et les clés) est créé. Suivant les voeux des Pontétiens, la paroisse est placée sous la protection de Saint Pierre mais la Sainte Vierge « Secours des Chrétiens » en est la titulaire. Notre Dame du Bon Secours (nom de l’église) est l’un des noms de la Vierge Marie. Au ni-veau de l’iconographie, celle-ci est représentée portant l’Enfant Jésus dans le bras, tenant un bâton à la main, prête à frapper le démon, à terre sous ses pieds. Le culte de la Vierge appelée du Bon Secours commence en Italie en 1306 où la Vierge apparaît au père augus-tin Nicola La Bruna. Le moine, souffrant d’une maladie incurable et alors mourant, aurait été guéri par la Vierge, qui en échange lui aurait demandé de répandre la nouvelle du mi-racle et de la faire invoquer sous le nom de « Mère du Bon Secours ».
Les travaux de l’église paroissiale débutent le 28 mars 1853 par la pose et la bénédiction de la première pierre. Les travaux se poursuivent mais des difficultés financières retardent la construction du clocher. L’inauguration de l’église a finalement lieu le 24 octobre 1854.
La vie du Pontet s’organise alors autour de l’édifice religieux. L’abbé Marin fait les dé-marches nécessaires auprès des autorités pour la construction d’une maison d’école. La municipalité d’Avignon donne son autorisation. L’église se retrouve flanquée du presbytère au sud et de la maison d’école de garçons au nord.
Cette école de garçons comprend deux classes au rez-de-chaussée et le logement des reli-gieux (trois frères de l’ordre des Maristes) au premier étage. En 1858 arrive l’abbé Chouvet, successeur de l’abbé Marin.
En 1859, il crée l’école de filles et les religieuses de l’Immacu-lée Conception s’installent comme institutrices. L’enseignement primaire fonctionne sur ce modèle jusqu’en 1878 où les écoles congréganistes du Pontet deviennent laïques.
Sous la Seconde République, Le Pontet comprend un service de sûreté, une église et son presbytère, la maison d’école et le cimetière: ce qui n’était qu’un hameau devient littérale-ment un village.