Il était une fois… un petit pont
L’histoire du Pontet débute bien avant 1925, date où elle fut érigée en commune.
« Parietes Ponteti secus Rhodanum »
« les murs du Pontet au bord du Rhône ».
Dès 1507, cette expression latine établit l’existence d’un lieu-dit qui deviendra plus tard notre cité.
QUELLE EST L’ÉTYMOLOGIE DU NOM DE NOTRE VILLE ?
Un petit pont ou « pontet », aujourd’hui invisible, enjambait la roubine qui passe sous l’actuel carrefour situé à l’entrée du centre-ville, en arrivant d’Avignon, devant le bâtiment abritant France Travail.
Au tout début, ce pont est en bois, mais en 1537, il est reconstruit en pierre. Les travaux durent environ 5 mois et s’élèvent à plus de 200 florins. En juin 1618, il est réédifié sur le même emplacement et le passage n’est large que de 5 pans (1 pan = 0,24 m), avec des garde-corps de 3 pans et demi de hauteur seulement.
Cet ouvrage méritait donc bien le nom de « pontet ». Par la suite, le diminutif « pontet » attribué à un lieu-dit sera étendu à la signification de tout un hameau.
A proximité du pont se dressait une croix destinée à recevoir les hommages et les dévotions des passants pieux qui ne pouvaient pas assister aux offices religieux.
Avignon, devenue pleinement cité, comprend dès le Xe siècle le territoire des communes de Morières-les-Avignon et du Pontet. La construction des canaux de la Fontaine de Vaucluse jusqu’à Avignon apporte une expansion artisanale à la future cité papale et participe déjà au développement économique du Pontet.
Avec l’installation des Papes en 1309 en Avignon, la région toute entière va vivre une période faste, capitale dans l’histoire du Comtat Venaissin (banquiers lombards, artisans…). La poussée démographique transforme la région ainsi que notre petit hameau.
APPARAISSENT ALORS LES GRANDS DOMAINES
Le domaine de Fargues, propriété des Papes, et le domaine de Cassagne joueront un rôle essentiel. L’hôtel de Ville actuel n’est autre que l’ancienne maison de maître du domaine de Fargues, appartenant à la famille Pagesi, tandis que le château aujourd’hui restauré accueille l’Espace Culturel de Fargues.
Le château de Cassagne, propriété privée, conserve encore des vestiges du XVIe siècle. Ces domaines vont permettre la sédentarisation d’une population toujours croissante. Au XVIe siècle, le hameau compte près de 300 habitants.
La construction de nouveaux canaux d’adduction d’eau transforme l’activité et modifie les paysages. Moulins à foulons et teinturiers s’installent sur les berges. Au XIVe siècle, l’industrie du papier, et au XVIIIe siècle les filatures et l’industrie de la garance (fabrique de garancine) assurent une stabilité financière à la région. Le carrefour de Réalpanier porte aujourd’hui le nom du moulin d’une grande fabrique de draps.
Grâce au Canal Crillon qui draine les eaux alluvionnaires de la Durance jusqu’au Rhône sur une distance de 35 kilomètres, les cultures se diversifient : désormais, la vigne n’est plus seule (Domaine des Daulands et Roberty). Ainsi, à la veille de la seconde guerre mondiale, la prairie couvre les 3/4 des terres cultivables de la commune.
De nos jours, bien des quartiers de la commune portent le nom d’anciens domaines : Fontvert, Beaupré, Les Daulands, Les Agassins, L’Arbalestière, La Verdette.
Le site classé de Roberty abrite une maison de maître, un jardin ordonnancé, un parc et un hippodrome.
Propriété de la famille Thomas dés 1780, ce domaine joue un rôle fondamental dans le développement du Pontet. Le fils de l’acquéreur, Charles Thomas (1787-1871) fait entreprendre d’importants travaux de drainage et fertilise les terres jusque-là marécageuses et incultes. Les 250 hectares de Roberty représentent alors 1/4 du hameau. Se rajoutera la fabrication d’étoffes de soie et de garancine. Son fils Joseph (1829–1908) fait passer le chemin de fer sur ses terres, preuve de la vitalité de ses activités. Il devra néanmoins gérer par la suite l’effondrement de l’industrie de la soie (maladie du ver à soie en 1862) et surtout la reconversion vers l’industrie chimique (acide sulfurique, engrais). Ainsi, en 1905, le moulin de Réalpanier deviendra une usine.
D’autres implantations industrielles se font autour du Pontet : Saint-Gobain , la Rochette-Cenpa, un premier réservoir d’essence en bordure du Rhône en 1935. Des dépôts pétroliers s’implantent pendant la période de l’entre-deux-guerres.
Artisans et petits commerces affluent ; une petite gare est construite. En 1852, la famille Thomas fait don du terrain nécessaire à la construction de l’église et d’une école de garçons. Le territoire compte 1200 habitants en 1861. Dès 1895, un bureau d’état civil est installé.
Le 24 mai 1910, Paul Thomas cède gratuitement le terrain nécessaire à la création d’une place qui devra porter le nom de son père Joseph Thomas. En 1920, quatre représentants du secteur du Pontet siègent au conseil municipal d’Avignon. Le 17 février 1925, le projet de loi est adopté et officialise la création de la commune, d’une superficie de 985 hectares pour une population de 2407 habitants. Les premières élections municipales ont lieu en mai 1925.
Devant l’industrialisation croissante, les grands domaines s’effacent. La période de reconstruction de l’après-guerre connaît une poussée démographique constante. La prédominance des activités industrielles entraîne une modification radicale du paysage urbain, et un besoin croissant d’équipements (logements, écoles, travaux de voirie…).
Notre cité se développe grâce à un réel dynamisme économique, ce qui la place parmi les toutes premières communes du département.
Le nombre d’habitants du Pontet est de 17 551 personnes en 2024.
La dernière née des communes du Vaucluse est devenue aujourd’hui un véritable pôle commercial, artisanal et industriel.
La qualité et la diversité de ses équipements publics et de son tissu associatif contribuent à faire du Pontet une cité où il fait bon vivre.
Source : Ouvrage « LE PONTET » édité en 1982 (Régis DEROUDILHE – Maire de 1959 à 1994)
Depuis 1925 jusqu’à nos jours, neuf maires se sont succédés à la tête de la commune du Pontet
et ont participé ainsi à son développement :
- Théophile Delorme (1925-1943)
- Victor Cisterni (1943)
- Victor Beraud (1944)
- Louis Gras (1945-1959)
- Régis Deroudilhe (1959-1994)
- Alain Cortade (1994-2013)
- Béatrice Lecoq (2013-2014)
- Joris Hebrard (mars 2014 à septembre 2022)
- Patrick Suisse (septembre 2022 à mai 2023)
- Joris Hebrard (mai 2023 à aujourd’hui)